Après la consultation des résultats des procédures d'admission en Master, je fus légèrement déçu de voir que je n'étais pas admis pour la rentrée de 2014. Mais en repensant à l'oral d'admission et à la conversation que j'ai eu avec le jury (Alice Antheaume, plus une dame de M6 et une dernière personne) je me suis dis que finalement c'était une bénédiction d'avoir échappé à cette "élite".
Premièrement, cette "élite" est incapable de s'ouvrir à ce qui lui paraît un tant soi peu différent d'elle. On a déjà assez critiqué l'endogamie des castes supérieures (notamment dans cet article, ou celui-ci) et ce n'est pas l'objet ici. Ce dont il sera question, sera plutôt le constat d'un immobilisme pathétique d'une caste allergique au changement et plus préoccupée par le maintien de ses avantages issus d'un autre siècle que la construction d'un modèle viable et qui corresponde à tout le monde. J'ai postulé pour le master journalisme, et comme chacun le sait, cette profession traverse aujourd'hui une grave crise, à la fois économique mais aussi de confiance vis à vis du public. Au lieu de miser sur du sang neuf, des gens qui viennent d'horizons différents et avec une personnalité bien trempée pour défendre leur vision du journalisme , on mise sur des jeunots sans aspérités et malléables à souhait afin de reproduire à la chaîne une mentalité totalement étrangère à la créativité, à la prise de risque et à l'aventure. Je suis définitivement trop sûr de ma vision du journalisme et de la société, trop original, trop effronté, trop créatif pour pouvoir être pris au piège de leur fourches caudines qui visent à détruire tout élan de créativité pour mieux contrôler -pensent-ils- les individus, et donc le journalisme tel qu'il se fera demain.
Deuxième aspect qui m'a choqué, et qui est tout à fait en rapport avec ce qui est mentionné précédemment, c'est la profonde ignorance des conséquences sociales de la cyberculture et de cette vague issue de la Silicon Valley qui se fait de plus en plus prégnante : les acteurs de la cyber-culture sont profondément indépendants et autonomes. Tenter d'appliquer une logique hiérarchique et pyramidale de contrôle à ce qui est par définition un élan spontané se propageant de manière réticulaire, c'est se condamner à avoir plusieurs trains de retard sur ce qui se fait de plus innovant, surtout lorsqu'on prétend être "spécialisé" dans les nouvelles technologies. Ainsi, avec une mentalité issue de la 3ème république (on va être gentil, pour ne pas dire aristocratique, genre XVII eme siècle), le journalisme est mal barré. Le journalisme Sciences Po vise à produire des petits robots sans personnalité dont le seul et unique but est certes de témoigner, mais de témoigner pour régner et légiférer, afin de protéger une vision du monde bien établie mais déjà périmée. Pas pour comprendre et permettre d'agir en connaissance de cause, fonction qui est selon moi la seule et unique raison d'exister du journalisme : faire grandir les lecteurs, leur offrir ce qui leur donne espoir en eux-même et dans l'homme, et non une succession de bulles anxiogènes sans queue ni tête qui se répètent dans une ennuyeuse circulation circulaire de l'information, sans aucune prise de risque.
Le rôle des élites a de tout temps été celui d'offrir une vision du futur, de calmer les angoisses de gens moins instruits afin de leur permettre aujourd'hui de prendre pleinement conscience de ce qui est en jeu dans la société globalisée. Ces "élites" ne le peuvent pas, car elles ne comprennent rien au monde de demain, ni à la mentalité de ceux qui le font, tout simplement parce que les petites gens ne les intéressent pas. Ils n'ont pas compris que tout vient d'en bas, et trop préoccupés par la crainte d'une nouvelle Révolution qui effrite leur pouvoir si durement acquis et maintenu, ils tentent de maintenir une vision passéiste et nostalgique qui n'a plus de sens. Plus de sens, car si les "élites" ne rêvent plus à des lendemains qui chantent, le monde qui s'annonce demain est, lui, encore porteur d'une utopie fraternelle, apatride, apolitique et anhistorique. Au lieu de comprendre et de s' intérésser sincèrement à cette mentalité qui les dépasse, ils parient sur le contrôle, la fermeture et la construction de barricades. Très mauvais calcul, très très mauvais calcul. Par ailleurs, ils ne suffit pas de comprendre, à supposer que cela les intéressait, mais il faut aussi vivre de l'intérieur cet élan de liberté et d'expression sans précédent qui résonne dans la jeunesse mondiale. Inutile de préciser que c'est doublement impossible pour ces "élites".
Soulagé d'avoir retrouvé ma liberté que j'ai aliéné un temps dans le secret espoir de jouir de conditions matérielles certaines, je retrouve ma légèreté et mon innocence qui ont bien failli se faire souiller au nom du désir de reconnaissance et de considérations temporelles. Finalement, le jeu n'en valait pas la chandelle et je découvre enfin un monde infini de possibles : l'anticipation et la construction d'un avenir réellement radieux pour tous, dans lequel chacun sera pleinement conscient de son potentiel illimité et enfin libéré des structures qui le limitent dans sa créativité.
Premièrement, cette "élite" est incapable de s'ouvrir à ce qui lui paraît un tant soi peu différent d'elle. On a déjà assez critiqué l'endogamie des castes supérieures (notamment dans cet article, ou celui-ci) et ce n'est pas l'objet ici. Ce dont il sera question, sera plutôt le constat d'un immobilisme pathétique d'une caste allergique au changement et plus préoccupée par le maintien de ses avantages issus d'un autre siècle que la construction d'un modèle viable et qui corresponde à tout le monde. J'ai postulé pour le master journalisme, et comme chacun le sait, cette profession traverse aujourd'hui une grave crise, à la fois économique mais aussi de confiance vis à vis du public. Au lieu de miser sur du sang neuf, des gens qui viennent d'horizons différents et avec une personnalité bien trempée pour défendre leur vision du journalisme , on mise sur des jeunots sans aspérités et malléables à souhait afin de reproduire à la chaîne une mentalité totalement étrangère à la créativité, à la prise de risque et à l'aventure. Je suis définitivement trop sûr de ma vision du journalisme et de la société, trop original, trop effronté, trop créatif pour pouvoir être pris au piège de leur fourches caudines qui visent à détruire tout élan de créativité pour mieux contrôler -pensent-ils- les individus, et donc le journalisme tel qu'il se fera demain.
Deuxième aspect qui m'a choqué, et qui est tout à fait en rapport avec ce qui est mentionné précédemment, c'est la profonde ignorance des conséquences sociales de la cyberculture et de cette vague issue de la Silicon Valley qui se fait de plus en plus prégnante : les acteurs de la cyber-culture sont profondément indépendants et autonomes. Tenter d'appliquer une logique hiérarchique et pyramidale de contrôle à ce qui est par définition un élan spontané se propageant de manière réticulaire, c'est se condamner à avoir plusieurs trains de retard sur ce qui se fait de plus innovant, surtout lorsqu'on prétend être "spécialisé" dans les nouvelles technologies. Ainsi, avec une mentalité issue de la 3ème république (on va être gentil, pour ne pas dire aristocratique, genre XVII eme siècle), le journalisme est mal barré. Le journalisme Sciences Po vise à produire des petits robots sans personnalité dont le seul et unique but est certes de témoigner, mais de témoigner pour régner et légiférer, afin de protéger une vision du monde bien établie mais déjà périmée. Pas pour comprendre et permettre d'agir en connaissance de cause, fonction qui est selon moi la seule et unique raison d'exister du journalisme : faire grandir les lecteurs, leur offrir ce qui leur donne espoir en eux-même et dans l'homme, et non une succession de bulles anxiogènes sans queue ni tête qui se répètent dans une ennuyeuse circulation circulaire de l'information, sans aucune prise de risque.
Le rôle des élites a de tout temps été celui d'offrir une vision du futur, de calmer les angoisses de gens moins instruits afin de leur permettre aujourd'hui de prendre pleinement conscience de ce qui est en jeu dans la société globalisée. Ces "élites" ne le peuvent pas, car elles ne comprennent rien au monde de demain, ni à la mentalité de ceux qui le font, tout simplement parce que les petites gens ne les intéressent pas. Ils n'ont pas compris que tout vient d'en bas, et trop préoccupés par la crainte d'une nouvelle Révolution qui effrite leur pouvoir si durement acquis et maintenu, ils tentent de maintenir une vision passéiste et nostalgique qui n'a plus de sens. Plus de sens, car si les "élites" ne rêvent plus à des lendemains qui chantent, le monde qui s'annonce demain est, lui, encore porteur d'une utopie fraternelle, apatride, apolitique et anhistorique. Au lieu de comprendre et de s' intérésser sincèrement à cette mentalité qui les dépasse, ils parient sur le contrôle, la fermeture et la construction de barricades. Très mauvais calcul, très très mauvais calcul. Par ailleurs, ils ne suffit pas de comprendre, à supposer que cela les intéressait, mais il faut aussi vivre de l'intérieur cet élan de liberté et d'expression sans précédent qui résonne dans la jeunesse mondiale. Inutile de préciser que c'est doublement impossible pour ces "élites".
Soulagé d'avoir retrouvé ma liberté que j'ai aliéné un temps dans le secret espoir de jouir de conditions matérielles certaines, je retrouve ma légèreté et mon innocence qui ont bien failli se faire souiller au nom du désir de reconnaissance et de considérations temporelles. Finalement, le jeu n'en valait pas la chandelle et je découvre enfin un monde infini de possibles : l'anticipation et la construction d'un avenir réellement radieux pour tous, dans lequel chacun sera pleinement conscient de son potentiel illimité et enfin libéré des structures qui le limitent dans sa créativité.