Le temps passe. Et vite. Souvent, on oublie cette simple vérité, certainement parce que le temps est aussi insignifiant et imperceptible que le crachin. On râle un peu quand il nous fait chier, mais sans plus. On pense pouvoir le laisser passer, un peu comme l'eau de pluie : il y en a aura toujours assez. Alors on ne s'organise pas, on oublie ses objectifs, on perd de vue ses rêves, on se complaît dans la routine qui vient lâchement remplacer nos illusions d'enfance. On "fonde" une famille pour justement ne pas avoir à s'en occuper. Pour ne pas avoir à affronter ce double doutant de nous-mêmes qui se cache au plus profond de notre être. Pour ne pas à avoir d'avoir le courage de puiser au plus profond de nos ressources, dissimulées justement on ne sait où, et pour ne pas avoir à les chercher. C'est trop fatiguant, et sommes-nous déjà sûr de pouvoir les trouver? Le jeu n'en vaut pas la chandelle. On préfère dépérir à petit feu. Pendant que le temps passe, nos rêves d'enfance se meurent, eux aussi à petit feu, et viennent nous hanter, comme un mauvais démon, persistant et lancinant à l'arrière du crâne. Ils vous surprennent sans prévenir, au détour d'un soupir, d'un câlin avec l'être "aimé", alors qu'il n'est souvent qu'un alibi onirique. Mais souvent, il est trop tard. On a déjà une "situation", un "rythme", une "tranquillité" avec une "bande d'amis" qui viennent souvent jouer le rôle d'exorcistes face à notre lâcheté.
Et plus le temps passe, et plus il devient difficile de passer à l'action, justement parce que le poids de tout ce qui nous retient et protège devient infiniment plus lourd que celui d'oser. Alors on attend de plus en plus désespérément que quelque chose se passe, là, à l'extérieur, dans les foules, aux infos, dans le métro, on attend ce sursaut de générosité, d'audace et d'authenticité. Mais rien ne se passe, puisque la majorité se comporte de la même manière, fait les mêmes calculs, et anticipe les mêmes résultats. Rien ne se passe. Ce qui passe, c'est la vie, voilà tout. La beauté se fane, la spontanéité s'étiole, et voilà qu'avant même de s'en rendre compte, le jeune est devenu vieux. Sommes-nous déjà jeunes? Surprotégé dès la naissance, guidé encadrés conseillé en permanence, l'enfant n'a aucune chance de devenir ce qu'il est au plus profond de lui-même : un artiste et un génie hors normes. Ce qu'on lui conseille, c'est de devenir un boeuf comme les autres. Bien habillé, certes, et souvent équipé de la meilleure technologie. Mais un boeuf reste un boeuf, même avec un Ipad et des Ray Ban.
Puis on se force peu à peu à accepter que des babioles puissent un jour compenser le trauma des rêves déchus. On devient alors un matérialiste aigri, un cynique qui ne croit plus en rien et se rattrape en pervertissant les plus belles émotions. Secrètement, on devient alors jaloux de ceux qui osent aller contre le courant, de ceux qui s'affirment à eux-mêmes, qui s'affranchissent des conseils extérieurs, souvent donnés par des personnes qui ne savent pas elles-mêmes où elles vont ni ce qu'elles font. Où est passé ce rire franc et généreux qui caractérisait le bonheur insouciant de l'enfance? Il a disparu, englouti dans les méandres de l'inquiétude artificielle. Les préoccupations insignifiantes du quotidien prennent la tournure de cataclysmes planétaires tellement la vie est devenu chiante, vide et sans charmes. Prévisible, sans surprises, lisse, monotone, plate. Est-ce ce qui était prévu à la sortie du jour J?
Et plus le temps passe, et plus il devient difficile de passer à l'action, justement parce que le poids de tout ce qui nous retient et protège devient infiniment plus lourd que celui d'oser. Alors on attend de plus en plus désespérément que quelque chose se passe, là, à l'extérieur, dans les foules, aux infos, dans le métro, on attend ce sursaut de générosité, d'audace et d'authenticité. Mais rien ne se passe, puisque la majorité se comporte de la même manière, fait les mêmes calculs, et anticipe les mêmes résultats. Rien ne se passe. Ce qui passe, c'est la vie, voilà tout. La beauté se fane, la spontanéité s'étiole, et voilà qu'avant même de s'en rendre compte, le jeune est devenu vieux. Sommes-nous déjà jeunes? Surprotégé dès la naissance, guidé encadrés conseillé en permanence, l'enfant n'a aucune chance de devenir ce qu'il est au plus profond de lui-même : un artiste et un génie hors normes. Ce qu'on lui conseille, c'est de devenir un boeuf comme les autres. Bien habillé, certes, et souvent équipé de la meilleure technologie. Mais un boeuf reste un boeuf, même avec un Ipad et des Ray Ban.
Puis on se force peu à peu à accepter que des babioles puissent un jour compenser le trauma des rêves déchus. On devient alors un matérialiste aigri, un cynique qui ne croit plus en rien et se rattrape en pervertissant les plus belles émotions. Secrètement, on devient alors jaloux de ceux qui osent aller contre le courant, de ceux qui s'affirment à eux-mêmes, qui s'affranchissent des conseils extérieurs, souvent donnés par des personnes qui ne savent pas elles-mêmes où elles vont ni ce qu'elles font. Où est passé ce rire franc et généreux qui caractérisait le bonheur insouciant de l'enfance? Il a disparu, englouti dans les méandres de l'inquiétude artificielle. Les préoccupations insignifiantes du quotidien prennent la tournure de cataclysmes planétaires tellement la vie est devenu chiante, vide et sans charmes. Prévisible, sans surprises, lisse, monotone, plate. Est-ce ce qui était prévu à la sortie du jour J?